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Lettre à Serey #6

✍🏻 Salut Serey !


🌞Ça y est, les shorts sont de sortie ! Aujourd’hui, j’ai pris ma première douche depuis une semaine. À base de seaux d’eau salée à 22-23 degrés sur la tronche, vue sur l’île de Madère, sous un soleil radieux. Pas mal non ? Très particulier ce passage, on se retrouve dans un mouchoir de poche avec une bonne partie des concurrents après 1 semaine de course. À la fois, c’est palpitant, à la fois, on est très excités et fiers de traverser ce cap symbolique en 4e place en temps compensé, et à la fois, j’ai un petit pincement au cœur. C’est la dernière terre que nous verrons avant 15 jours, et rien n’est joué. Au sortir de l’île, j’enrage. Je vois les concurrents me passer sous le nez et annuler en quelques heures l’avance si difficilement acquise en une semaine, pour deux raisons. Une petite erreur de trajectoire d’une part, et une mer désorganisée, pas très haute mais chaotique, que notre bateau, plus petit que les autres, peine à traverser. Avec la fatigue des deux derniers jours assez intenses, car composés de nombreuses manœuvres et de longs bords à la barre, ça me rend complètement dingue. Je teste tous les réglages possibles et imaginables du spi, les yeux rivés sur l’afficheur qui indique notre vitesse, mais rien à faire, impossible d’égaler leur vitesse. Je sais que je dois dormir. Je m’allonge pendant deux heures, impossible de fermer l’œil. Aaaaaarrrgg 😖


Un esprit sain dans un corps sain. Je trouve un compromis pas trop mauvais, mets la course de côté. Prendre du plaisir avant tout. Il fait beau, nous avons vu nos premiers poissons volants, et François a eu la bonne idée d’organiser une petite prière en liaison VHF avec les concurrents aux alentours, un beau moment de communion, en union pour Philippe et sa famille. Il se crée une relation assez singulière avec ces concurrents dont nous ne voyons pas les visages, mais entendons simplement et assez brièvement la voix de temps en temps. Quelques blagues, toujours, mais aussi et surtout des belles émotions se transmettent à travers ces échanges, emprunts d’un profond respect mutuel. Chacun raconte ses mésaventures, ses difficultés lors de cette première semaine, et on se rend compte qu’on a de la chance de vivre un début de course sans trop de soucis. Un concurrent me racontait hier qu’il avait dû plonger pour décoincer un cordage coincé dans un safran, et qu’en plus de ça son pilote automatique l’avait lâché le premier jour donc ils alternent jour et nuit pour être à la barre. Respect. D’autres copains ont déchiré leur grand-voile, leur Génois et cassé un tangon. Pas marrant. On se dit qu’on est en fait plutôt contents avec notre petit Génois rafistolé et qu’on s’en sort bien. 🐟


Prendre du plaisir. Je retiens ces trois mots, que la compétition reste un objectif, mais qu’elle reste saine et pas une obsession. Plus facile à dire qu’à faire, mais je vais y travailler. Je te souhaite une bonne journée Serey, je te souhaite d’arriver à atteindre tes objectifs, mais que la joie du moment présent reste ta priorité en toute circonstance.

Ton parrain,

Vianney ⛵️

Vous aussi devenez parrains !








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