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Lettre à Maung Yang #10

👋🏼 Cher Maung Yang,


Ici, on est toujours poussé par les alizés, plus ou moins fort, toujours bien orientés. Il commence à faire bien chaud. Le soleil commence à taper vers 10 h 30 UTC et jusqu'à 17 heures (pour le moment où il passe derrière le spi). Alors, pendant ce temps, on subit un peu en plein cagnard (pas question d’aller à l’intérieur, c’est un véritable four). Les fins de journée sont super agréables et la mer plate facilite la vie. Avec le vent en plein dans les fesses, le bateau penche moins. Alors il est moins question d’être bien gainé pour se mouvoir. ☀️


Mais aujourd’hui, j’ai autre chose à te dire. Il y a quelques jours, je comprends que Vianney écrit à son filleul me concernant. Il dépeint un discours bien élogieux à mon égard. J’avais besoin, de mon côté, de vérifier 2, 3 trucs avant de me lancer dans de tels éloges. Après ces nombreux jours passés en mer, c’est bon, j’ai de la matière.


Vianney, est tout d’abord un animal facile à approcher. Ce n’est pas qu’il manque de complexité, mais c’est qu’il déborde de chaleur humaine. Tu verras si tu le croises, tu auras presque l’impression qu’il sera content de te voir. Sans te connaître. Quelle force ! Il y aura aussi la sagesse d’écouter ce que tu as à lui dire et à recevoir ce que tu peux lui apprendre.


Apprendre, il adore ça. Il reste très facilement humble face au travail qui lui reste à faire et s’y investit à fond. Un bachoteur. C’est comme ça que nos trajectoires se sont croisées. On a essayé la guitare, on apprenait à faire de la musique. C’était très agréable d’apprendre aux côtés de Vianney. J’ai voulu réitérer l’expérience avec le Bateau, mais j’ai vite été dépassé par les événements. Là-dessus, il a frappé fort. Une discipline de fer pour ingurgiter tout le nécessaire pour partir serein. Et tu le verrais sur le bateau… On dirait qu’il a fait ça toute sa vie. Impressionnant ! J’assiste (je dis bien seulement assister) parfois médusé à l’artiste au travail, sans oser intervenir, le sentant tellement en maîtrise, en osmose. ☺️


Vianney, c’est aussi la liberté. Je ne sais plus qui disait : « le sac à dos, c’est le poids de ses peurs ». Et bien Vianney n’a pas de sac. Ça gâcherait presque son voyage. Avec Vianney, on fonce, on improvise, on profite et advienne que pourra. J’écrivais plutôt dans l’année (l’acte d’auto-citation est très dangereux et à utiliser avec parcimonie. Ici, cas, exceptionnel : compliment.) Lorsque Vianney avait rejoint Chartres en courant depuis Versailles (75 km) sans plus d’entraînement que ça : « Je crois que pour Vianney, la raison est parfois un obstacle. Ou plutôt que l’acte déraisonné est l’incarnation de la liberté. Il s’affranchit parfois de l’organisation pour vivre à 100 % son aventure. De mon côté, je commence à douter que partir en transatlantique avec Forest Gump soit une bonne idée. ». Ce qui est bien, et rare aujourd’hui, c’est que pour Vianney être libre, c’est aussi s’engager. Comme il adore être libre, il adore s’engager.


Donc Vianney, c’est la liberté guidant… Ses copains ! Et oui, il sait embrigader tout le monde. Il ne gardera pas égoïstement ce qu’il a à partager. 👯‍♂️


Pour toutes ces raisons, c’est bien sympa d’être son ami. Tu peux être sûre que je l’observe bien et que je prends des notes. Et oui, car je reçois énormément de Vianney. On est tellement différent de par notre façon d’aborder les situations, de réagir, d’anticiper. Une sorte de Ying et Yang qui assoit bien l’équilibre de notre duo. J’ai une vision de la fraternité assez branchée sur la compétition. On admire son aîné, on veut le dépasser. Eh bien, j’ai bien envie de dépasser Vianney. Il me dépassera à son tour et nous irons bien haut avec nos aventures. Pas sûre d’atteindre un jour, sa grandeur d’âme, mais j’y travaille.


J’espère que tu as quelqu’un comme ça qui veille sur toi Maung Yang. C’est vital !


À plus Maung Yang!

Ton parrain,

François. ⛵️



Vous aussi devenez parrains !







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