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Lettre à Serey #9

✍🏻 Salut Serey,


Aujourd’hui, c’est du bonheur. 😍 Nous avons enfin un peu de vent soutenu, régulier. De quoi grappiller des miles en ligne droite, sans avoir à se poser des questions toutes les deux minutes si l’empannage (l’équivalent du virement de bord sous spi) est nécessaire ou s’il sera plus judicieux dans 5 minutes. La mer est assez désorganisée, avec deux trains de houle de directions différentes qui se mélangent, nous faisait subir un ballotage irrégulier pas très agréable. Mais je ne vais pas me plaindre. Tant que j’ai du vent, je suis content !


Cette nuit, nous avons fait deux rencontres assez hasardeuses. La première, un gros poison volant, venu s’échouer sur le pont, assommé sur le coup. Curieuse petite bête, que j’étais heureux de pouvoir observer de plus près. Deux grandes nageoires (ou dit-on ailes ?) agrémentées de deux ailerons en bout de queue, qui lui permettent de planer au ras des vagues des minutes durant pour échapper aux prédateurs aquatiques. Merveilleuse invention de l’évolution, pur produit de la sélection naturelle ! 🐟


La deuxième est un concurrent, que nous avons croisé à une centaine de mètres à peine, au beau milieu de l’Atlantique, après 10 jours de course. C’est dingue non ? Lors de ce croisement, il était devant. Ça a réveillé mon esprit de compétition, et après quelques empannages bien placés, il se trouve maintenant quelques centaines de mètres derrière, bien sagement calé à une distance qui n’a pas changé depuis ce matin. Ça me va très bien, il a un plus gros rating que nous, donc sur le papier, il devrait aller plus vite. Tant qu’on reste à vitesse égale, c’est qu’on performe bien ! 🏆


À bord, une certaine routine commence à s’installer. Je pense qu’on s’est tous les deux acclimatés à ce nouveau mode de vie si particulier. De deux heures, nous avons rallongé nos quarts à trois heures. Cela nous permet de nous assurer 6 heures de sommeil chacun (quand on se se réveille pas au milieu d’un quart pour un empannage). Moi qui peux avoir du mal à m’endormir, ce rythme me convient mieux. Le matin, je me fais mes petits œufs brouillés, un café, et je télécharge les fichiers météo du jour, clarifiant petit à petit la stratégie de cette traversée. Ça sera une ligne plus ou moins droite, avec une zone de molle, très large qu’il va falloir bien éviter. Le positionnement de cette zone n’est pas encore très clair, alors chaque jour les nouvelles prévisions météo nous renseignent sur sa trajectoire potentielle. Il n’y a plus qu’à faire des probabilités pour en dégager une route la moins risquée possible. Ensuite, la journée peut commencer, toujours un œil sur les afficheurs qui indiquent la direction et la force du vent, nous vérifions qu’il n’y ait pas de gros changements par rapport à ce qui était prévus et nous faisons attention à ce que les voiles restent toujours bien réglées. Et globalement le temps passe ainsi ! Lecture, repas, contemplation. Tant qu’il y a du vent et que nous avançons, je me fais à cette oisiveté finalement.


Ton parrain,

Vianney ⛵️


Vous aussi devenez parrains !






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